dimanche 21 décembre 2008

L'Histoire du Père Noël

Le Père Noël existe depuis la nuit des temps; cependant, il a pris au cours des siècles différentes apparences. Le but de ce petit article est de revenir sur les différentes représentations du Père Noël.

En Europe, des mythes païens similaires à celui du Père Noël existait dès le XIIème siècle. Au Moyen-Age, l'Eglise catholique décide d'associer aux cultes païens des saints. C'est ainsi que Saint-Nicolas devient le patron des enfants.

Nicolas de Myre, évêque de Myre au 4ème siècle, a vécu en Asie mineure. Mort le 6 décembre 343, sa vie est entourée de légendes louant sa générosité. Saint Nicolas est l'un des saints les plus populaires en Grèce, en Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas mais aussi dans l'est de la France. La légende veut que Saint Nicolas distribue des cadeaux aux enfants sages. Saint Nicolas est associé également au Père Fouettard, vêtu de noir, qui dispute les petits garnements.

Peu à peu, le mythe de Saint Nicolas va être laïcisé: aux Pays-Bas, Saint Nicolas devient Sinter Klaas tandis qu'en Allemagne apparaît Weihnachtsmann. Parallèlement aux Etats-Unis, les descendants des immigrés hollandais reprennent les traditions liées à Sinter Klaas.

Le 23 décembre 1822, le pasteur américain Clement Clarke Moore publie un poème intitulé A visit from St Nicholas. Ce poème a joué un rôle très important dans l'évolution de la représentation du Père Noël.

Voici la traduction de ce poème (texte originel disponible ici)

Une visite de saint Nicolas

La nuit de Noël, dans toute la maison,
Nul être ne bougeait, pas même une souris ;
Les chaussettes pendaient, près de la cheminée,
Espérant la venue du bon Saint Nicolas ;

Les enfants se nichaient au creux des lits douillets,
Des rêves de bonbons dansaient dans leurs esprits ;
Maman sous son fichu, et moi sous mon bonnet,
Préparions nos cerveaux au long sommeil d'hiver,

Quand de notre pelouse monta un tel fracas
Que je sautai du lit voir ce qui se passait,
Volant à la fenêtre, aussi prompt que l'éclair,
Repoussant les volets, relevant le châssis.

La lune qui jouait sur la neige récente
Donnait à chaque objet le lustre de midi,
Quand à mes yeux ravis, devinez qui parut,
Un tout petit traîneau, huit rennes minuscules.

Un petit vieux gaillard les menait prestement,
Je reconnus saint Nick dès le premier moment.
Plus rapides que l'aigle bondissaient ses coursiers,
Il sifflait et criait, interpellant chacun :

Allez, Fougueux ! Danseur ! allez, Fringant ! Rusé !
Comète ! Cupidon ! vite, Elégant ! Éclair !
Sautez en haut du porche ! Et vite en haut du mur !
Galopez, galopez ! Filez à toute allure !

Comme les feuilles mortes que chasse l'ouragan
Rencontrant un obstacle, remontent vers le ciel,
En haut de la maison bondissaient les coursiers,
Leur traîneau plein de jouets, entraînant Nicolas.

Alors, en un éclair, j'entendis sur le toit
Piaffer allègrement chaque petit sabot.
Quand je rentrai la tête pour me retourner
Je vis saint Nick bondir hors de la cheminée.

Revêtu de fourrure de la tête aux pieds,
Son habit tout couvert de cendres et de suie,
Et un ballot de jouets jeté sur son épaule,
C'était un camelot prêt à ouvrir son sac.

Ses yeux, comme ils brillaient ! Ses pommettes joyeuses
Ses joues au teint fleuri et son nez en cerise !
Sa drôle de petite bouche tendue comme un arc,
La barbe à son menton, aussi blanche que neige ;

Il tenait une pipe serrée entre ses lèvres
Un cercle de fumée auréolait son front ;
Il avait large tête et petit ventre rond,
Qui tremblait à son rire, comme un bol de gelée.

Joufflu, dodu, tel un joyeux lutin :
Je ne pus m'empêcher de rire en le voyant ;
En un petit clin d'œil et un signe de tête,
Il m'assura bientôt que je ne craignais rien.

Sans prononcer un mot, il se mit à la tâche,
Et remplit tous les bas, puis se tourna soudain,
Un doigt le long du nez, pour un petit salut,
Avant de remonter dedans la cheminée.

Il reprit son traîneau, siffla son attelage,
Et tous s'évaporèrent, tels duvets d'un chardon,
Mais je l'entendis bien crier en s'éloignant :
JOYEUX NOËL À TOUS, ET À TOUS BONNE NUIT !

En 1863, « Harper's Illustrated weekly », le journal New-Yorkais, représente Santa Claus vêtu d'un costume garni de fourrure blanche et portant un large ceinturon de cuir. Le dessinateur Thomas NAST en fut l'auteur.
Pendant près de 30 ans, Thomas NAST représenta, dans ce journal, Santa Claus ventru et jovial, à la barbe blanche et accompagné de rennes.

C'est en 1885 que l'illustrateur de ce journal dessina le parcours du Santa Claus qui va du pôle Nord aux Etats-Unis; sa résidence était ainsi officiellement établie ... A noter que si le Père Noël habite en Laponie, celui-ci possède une résidence secondaire sur l'île Christmas...

En 1939, le Père Noël apparaît avec un neuvième renne répondant au doux nom de Rudolphe. C'est le poète Robert L. May qui fait référence à ce renne supplémentaire dans un conte dans lequel le Père Noël doit affronter pendant sa tournée des conditions météorologiques difficiles. Pour ne pas livrer ses cadeaux en retard, le Père Noël se fait guider par le nez rouge lumineux de son nouveau compagnon.

Mais nous devons la représentation actuelle du Père Noël à l'une des plus grandes multinationales américaines: The Coca-Cola Company. En 1931, l'entreprise demande au dessinateur Haddon Sundblom de rerpésenter le Père Noël buvant du Coca-Cola pour reprendre des forces pendant sa tournée (et ce afin d'inciterles gens à consommer ce soda pendant l'hiver). Sundlom l'habillera évidemment en rouge et blanc, les couleurs de la marque américaine. C'est cette image du Père Noël que nous connaissons actuellement.

Voici deux publicités Coca-Cola digne de cette période de Noël...





Nous avons eu la chance de nous rendre à Napapiiri, le village du Père Noël. Vous trouverez les photos de notre week-end en Laponie sur la Galerie.



Joulu Suomessa - Noël en Finlande

Comme vous le savez sans doute, le Père Noël habite en Finlande ! A Napapiiri, en Laponie, plus exactement. Dans ce petit village situé à 8 km au nord-est de Rovaniemi, la principale ville lapone (30 000 habitants), les enfants (et les plus grands !) ont la joie de découvrir le cadre de vie du Père Noël: son bureau, la poste (où arrive les lettres des enfants du monde entier), la fabrique de jouets, les rennes, etc. Et il est même possible de faire une photo avec le Père Noël !!!

La Finlande est donc en quelque sorte le pays de Noël. Et les Finlandais le fêtent comme il se doit et ce sur 3 jours consécutifs.

24 décembre
Au petit-déjeuner, les Finlandais dégustent du riisipuuro (porridge à base de riz). Une amande est placée dans le plat; celui qui la découvre dans son bol doit faire un voeu.


A midi est proclamée en ancien finnois "La paix de Noël" dans la ville de Turku (ville de Noël). Cette cérémonie, retransmise à la télévision, est suivie pour tous les Finlandais.

Au cours de cette journée, les Finlandais vont au sauna (joulusauna) et au cimetière déposer des bougies sur les tombes des membres de la famille. Les soldats morts pour l'indépendance de la Finlande sont aussi célébrés et une cérémonie a lieu au cimetière d'Helsinki.

Le dîner de Noël est copieux. Au menu:

- Salade de betteraves et carottes (Rossolli)
- Jambon cuit (joulukinkku)
- Gratins de carottes, pommes de terre et rutabaga (lattikot)

- Pain au gingembre
- Petits gâteaux secs (piparkakut)
- Pâtisseries feuilletées fourrées à la prune (Joulutortut)


Côté boissons, le glögi, sorte de vin chaud bu dans tous les pays nordiques, est de mise.

Dans la nuit, le Père Noël viendra dans toutes les maisons distribuer des cadeaux aux enfants sages...

25 décembre
C'est la traditionnelle ouverture des cadeaux !!! Puis les Finlandais passent la journée de Noël en famille.

26 décembre
Ce jour-là, férié en Finlande, les autochtones restent à la maison et voient leurs amis (tout en mangeant du chocolat !!!).

HYVÄÄ JOULUA KAIKILLE !!!

dimanche 7 décembre 2008

Hyvää Suomen Itsenäisyyspäivää!

Hier, nous avons donc eu la chance de vivre l'Independence Day de la Finlande. Notre professeur de Finnois nous avait déjà mis au parfum dès le début de la semaine en nous racontant l'Histoire de l'Indépendance du pays (voir article précédent) et en nous faisant écouter l'Hymne National de la Finlande qui s'intitule Maamme, "Notre Pays".

Jeudi soir avait lieu au TAMK (un des 4 établissements d'enseignement supérieur de Tampere avec l'UTA, le PIRAMK et notre TUT), une réception pour les étudiants étrangers en l'Honneur de l'Indépendance du Pays. Les discours ont largement insisté sur l'importance de l'Indépendance du pays, et le lourd tribu que les Finlandais ont payé pour l'obtenir. Le but de cette soirée était de transmettre aux étrangers les valeurs symbolisées ce 6 Décembre, et d'expliquer les traditionnelles cérémonies : drapeaux finlandais, 2 bougies mi-blanches mi bleues à la fenêtre de chaque foyer symbolisant la Finlande et la Famille.

Hier était donc le grand jour, les rues bien désertes, les magasins fermés, les bougies brulant aux fenêtres, les drapeaux flottant sur le toit de chaque bâtiment... A 16h45, commençait la traditionnelle parade des étudiants. Il ne s'agit pas de la "Fête de la Saucisse à Morteau", mais d'une marche silencieuse. Tous vêtus de couleurs sombres, nous avons défilés en rang serrés (4 par rang), les 2 placés aux extrémités de chaque rang portant un torche enflammés, les étudiants Finlandais arborant leur Tekkarilakki (chapeau traditionnel que chaque Universitaire a le droit de porter après un an d'études supérieures, artice à venir!). Le circuit passait par le cimetière où sont enterrés les Soldats ayant combattus pour l'Indépendance, où les Président des Student Unions (BDE) des 2 Universités ont déposé une gerbe et lu un discours qui devait être plein d'émotion au vu des réactions des étudiants locaux.
Teekarilakki
Nous avons ensuite continué notre route jusqu'à la place principale Keskustori, sous les regards et les flashs de milliers de Tamperelainen. Cette parade est l'un des moments forts de la manifestation à Tampere. Nous avons ensuite assisté à l'harmonie mnicipale inerprétant quelques uns des classiques de Jean Sibélius, au discours du nouveau Maire de la ville (élu il y a un mois) et à une chorale chantant Finlandia, hymne officieux de Jean Sibelius, et Maame, l'hymne officiel. Tout le monde a repris en choeur ces 2 magnifiques chansons, moment très émouvant !

La célébration a été conclue par un feu d'artifice des plus grandioses, sous les applaudissements aux sons étranges du fait du port de gants et les "hourras" d'une foule ravie !

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Voici les paroles de l'hymne national qui a la particularité d'avoir le même air que celui de l'Estonie voisine :
Il a été d’abord écrit en suédois par Johan Ludvig Runeberg et titré Vårt Land, puis traduit en finnois. Il a été joué pour la première fois en 1848.
(plus d'informations sur l'Hymne Finlandais ici
et pour l'écouter, en bas de cette page)

Oi maamme, Suomi, synnyinmaa!
Soi, sana kultainen! Ei laaksoa, ei kukkulaa, ei vettä rantaa rakkaampaa kuin kotimaa tä'ä pohjoinen. Maa kallis isien.

Sun kukoistukses' kuorestaan,
kerrankin puhkeaa.
Viel' lempemme saa nousemaan,
sun toivos', riemus' loistossaan.
Ja kerran laulus', synnyinmaa,
korkeimman kaiun saa.

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Traduction :

Oh, notre pays, Finlande, pays natal!
Résonne, ô parole d'or!
Nulle vallée, nulle colline, nulle eau, rive, n'est plus aimée
que cette demeure dans le Nord.
Cher pays de nos pères.


Ta floraison, de son bouton,
de nouveau va éclore.
Notre amour fera ressurgir
ton espoir, ton triomphe dans leur splendeur.
Et un jour ton hymne, ô patrie,
au plus haut retentira.

L'Indépendance de la Finlande

Le 6 décembre est fête nationale en Finlande en souvenir d'une indépendance chèrement acquise...

L'Histoire de la Finlande est caractérisée par la lutte d'influence que se sont livrés ses deux grands voisins, la Suède et la Russie. La Finlande fut pendant le Moyen Âge et jusqu'au début du XIXè siècle une partie du Royaume de Suède. Elle passa ensuite sous la souveraineté de la Russie de 1809 à 1917 en tant que Grand-Duché autonome. Les tsars se montrèrent plus ou moins respectueux de cette autonomie, et surtout tentèrent tous, à l'exception notable d'Alexandre II, de russifier cette région. C'est cette autonomie qui fut à l'origine du mouvement pour l'indépendance du pays à partir du XIXe siècle.

Le 6 décembre 1917, profitant des désordres occasionnés par la guerre de 1914-1918 et les Révolutions russes de 1917, la Finlande déclare son indépendance, reconnue par le pouvoir soviétique le 4 janvier 1918. C'est alors le début de la guerre civile finlandaise entre Rouges soutenus par le pouvoir révolutionnaire russe et Blancs alliés à l'Allemagne, commandés par un général finlandais, le baron Carl Gustaf von Mannerheim. Les Blancs l'emportent sur les gardes rouges à Vyborg le 30 avril 1918.

Mais les Finlandais commettent la maladresse de se donner pour roi un prince allemand, Frédéric Charles de Hesse, un mois avant l'armistice du 11 novembre qui allait consommer la défaite de l'Allemagne ! Après la Grande Guerre, le roi doit abdiquer devant l'ire des Alliés. Mannerheim devient régent dans l'attente d'une solution de rechange. Finalement, il s'efface à son tour le 17 juillet 1919 avec la proclamation de la République.

En 1940, Staline met à profit son alliance avec Hitler pour attaquer la Finlande, sans déclaration de guerre préalable.

Après une éprouvante «Guerre d'Hiver», la Finlande s'incline par le traité de Moscou du 12 mars 1940, et cède à Staline la province orientale du pays, la Carélie (celle-ci, aujourd'hui, fait encore partie de la Russie). Mais, dès l'année suivante, elle tente de prendre sa revanche en joignant ses troupes à celles de Hitler dans l'invasion de l'URSS. Encore un mauvais calcul !

Après l'effondrement du nazisme et le triomphe de Staline, la Finlande échappe de peu à une annexion pure et simple par l'URSS. Par le traité de Paris du 10 février 1947, elle recouvre son indépendance, amputée de la Carélie, verse un lourd tribut aux Soviétiques et doit se résigner à subordonner sa politique étrangère à celle de l'URSS en échange de la préservation de ses institutions démocratiques (c'est ce qu'on appellera jusqu'à la fin de la guerre froide la «finlandisation» !).
Territoires cédés à l'URSS en 1947

Depuis le 1er janvier 1995, la Finlande fait partie de l'Union européenne. Petit pays prospère de 5 millions d'habitants sur un territoire grand comme les 2/3 de la France, connu pour ses forêts, ses usines de pâte à papier... et ses téléphones mobiles de la marque Nokia, elle appartient aussi à la zone euro.

mercredi 26 novembre 2008

Swedes and sour grapes

Voici un nouvel article publié dans le numéro de novembre de Six Degrees, un journal finlandais écrit en anglais (article écrit par Tuula Ruskeeniemi). Un bon moyen de mieux comprendre la culture finlandaise tout en faisant travailler son anglais !

Swedes provide the world with furniture puzzles and abba-esque pop music and specialise in endless negotiations. Other than that, they do seem mostly harmless. Unless you are a Finn, when you consider them the Dear Enemy. And "Dear" is sometimes optional.

Swedes conquered us, taxed us, and required us to fight their wars for hundreds of years, after which they surrendered us to the Russians. They also left us with Swedish as the second official language. hence it is every schoolchild's duty to learn Swedish - and loathe it. As a result, it is more likely to get a Finn to sing in Urdu than to make them utter two words of Swedish.

Even if the years under Swedish rule are long past, Finns think that Swedes are still patronising towards us, and treat Finland as the "poor little brother". Actuallt, the latest news is that most of them have forgotten that Finland ever was part of the Swedish realm. How
dare they?! Such a waste of good resentment, too...

Still, they have alwyas been the Gladstone Gander to our Donald Duck - they have got all the luck! We make better phones than they do and have fantastic designers, but whenever the world bothers to think about Nordic countries, Swedes hog the limelight. And nowhere is the luck more obvious than in ice hockey, the true battleground of Swedish-Finnish relations. But we do still have 1995, the year we won the championship against Sweden, and
in Sweden. Oh, sweet memories!

One sometimes wonders whether the popularity of ice hockey actually lies in the fact that, win or lose, Finns get to see Swedes pummelled legitimately. Beating Sweden in anything is a high priority, though. There is a controversial view that when Finland is not playing, we would support Sweden, since they are our neighbours and not such bad hats really, aspecially Princess Victoria (1). However, to many Finns, such a sentiment equal treason.

On the whole, we like Swedes. But we loved it when American talk-show host Conan O'Brien (2) raised a sign in our Honour, stating "Sweden sucks!".

(1) Princess Victoria



(2) Conan O'Brien est un comédien, animateur et scripteur américain.

dimanche 16 novembre 2008

La trilogie finlandaise

Lorsque vous demandez à un Finlandais de résumer en quelques mots son pays, il ya de fortes chances qu'il vous réponde: Sauna, Sisu, Sibelius. Les 3 "S" représentent en effet parfaitement la culture finlandaise. Petite explication de chaque terme...

Tout le monde connaît le sauna. C'est d'ailleurs le seul mot du vocabulaire finnois utilisé internationalement ! Mais les Finlandais n'ont pas la même approche du sauna que nous: en France, on trouve des saunas dans les clubs de gym, presque jamais ailleurs. On y va 5 minutes, juste pour se réchauffer un peu après une séance de natation ou pour se détendre après des exercices de musculation. Bienséance oblige, les gens restent en maillot de bain.

En Finlande, il y a des saunas partout: dans les piscines, dans les hôtels et même dans les immeubles résidentiels (il y en a un dans notre résidence étudiante) et les universités (les élèves du TUT disposent d'un sauna au sein même du campus mais également d'un sauna mobile - imaginez une petite caravane dans laquel jusqu'à 25 étudiants peuvent profiter du löyly, la vapeur du sauna -). En tout, on compte 2 millions de sauna, alors que le pays n'a que 5 millions d'habitants... Les Finlandais y vont très souvent, plusieurs fois par semaine voire tous les jours. La nudité est de mise (le maillot de bain est interdit car la chaleur permet la prolifération de germes...), une serviette permettant de protéger la peau de la chaleur des bancs de bois. Les Finlandais y vont en famille et le fait d'être nu ne semble pas les déranger plus que ça. En outre, aller au sauna est une réelle cérémonie destinée à purifier le corps grâce à la transpiration. Il faut donc procéder par étapes:
1. Prendre une douche pour éliminer la transpiration de la journée
2. Faire une première séance d'environ 10-15 minutes
3. Quand vous avez suffisamment transpiré, sortir du sauna et prendre une douche fraîche
4. Retourner dans le sauna pendant un quart d'heure, puis prendre à nouveau une douche
5. Répéter une dernière fois cette opération. A ce stade, votre transpiration est vierge de toute impureté.
6. Après la dernière douche, il est bon de se détendre un peu avant de se rhabiller, pour mieux ressentir les bienfaits du sauna.


Nous avons déjà parlé du Sisu, expression permettant de résumer le caractère des Finlandais et d'expliquer bon nombre de leurs réactions au quotidien. Le sisu est un mélange de patience, d'ardeur, de placidité, d'obstination et de bravoure. On peut en constater les effets au quotidien: les Finlandais attendent sagement de pouvir traverser la route, ils patientent gentiment devant les distributeurs de billets sans se coller à celui qui retire de l'argent, etc.

Jean Sibelius est sans doute LE compositeur finlandais par excellence. Né en 1865, alors que la Finlande est une province russe, sa musique exhorte le peuple à la résistance. Son oeuvre la plus connue est Finlandia. En 1899, Sibelius composa une musique illustrant en plusieurs tableaux l'histoire du pays. Le dernier tableau, "La Finlande se réveille", est la partie la plus patriotique. Ce n'est que quelques années plus tard que le nom Finlandia est donné à cette oeuvre. Au départ, Finlandia ne contenait pas de chants. Cependant, la guerre d'hiver de 1939 contre la Russie inspira des paroles au poète Koskenniemi. Depuis, Finlandia est devenu l'hymne finlandais officieux et surtout un symbole des nombreuses luttes du pays pour son indépendance.

Voici les paroles de Finlandia:

Finland, behold, thy daylight now is dawning,
the threat of night has now been driven away.
The skylark calls across the light of morning,
the blue of heaven lets it have its way,
and now the day the powers of night is scorning:
thy daylight dawns, O Finland of ours!

Finland, arise, and raise towards the highest
thy head now crowned with mighty memory.
Finland, arise, for to the world thou criest
that thou hast thrown off thy slavery,
beneath oppression´s yoke thou never liest.
Thy morning´s come, O Finland of ours!


Vous trouverez un extrait de Finlandia en cliquant sur le lien suivant: Finlandia

jeudi 13 novembre 2008

A la découverte du finnois : l'harmonie vocalique - vokaalisointu

L'alphabet finnois comporte 8 voyelles :
a, qui équivaut un peu au â français
e, qui se prononce [é]
i, [i]
o, [o]
u, qui se prononce [ou]
y, qui se prononce [u]
ä, qui est un a très ouvert (le in ch'ti mais avec un a...)
ö, qui se prononce [eu]

Et maintenant, essayez de prononcer les mots et expressions suivants :
- pyörä (vélo)
- pöytä (table)
- kynä (stylo)
- Nähdään huomenna ! (à demain)

Maintenant que vous lisez parfaitement le finnois, nous allons aborder une règle importante et très utile : l'harmonie vocalique.

Les voyelles a-o-u ne peuvent cohabiter avec les lettres ä-y-ö dans un même mot. Par contre, les lettres e et i acceptent toutes les autres voyelles.

Comme vous le savez, le finnois est une langue agglutinante, c'est-à-dire que les prépositions se traduisent par des désinences (il y a 15 cas en finnois !). Par exmple, la proposition "dans la voiture" se traduit par autossa ou -ssa signifie "dans". L'harmonie vocalique nous impose donc -ssa et non -ssä... Vous comprenez ? A contrario, "à Helsinki" se traduit par Helsingissä, et non Helsingissa...

Etant donné que la grammaire finnoise ne fonctionne qu'avec des cas et des désinences, il est impératif de connaître la règle de l'harmonie vocalique.

Voici un moyen pratique de s'en souvenir. Imaginez que parmi les voyelles, il y en a qui sont très timides: ce sont les lettres ä, ö et y. D'autres sont très extraverties : ce sont les lettres a, o et u. Les lettres restantes ne sont ni timides ni délurées, elles savent s'adapter (e et i). Evidemment, les lettres timides ne veulent pas se rapprocher des lettres extraverties et donc elles fuient les mots dans lesquels elles apparaissent. Seules des voyelles extraverties ou neutres oseront être dans ces mots-là... S'il n'y a que des voyelles neutres dans un mot, alors les voyelles timides apparaissent (elles ont uniquement peur des voyelles délurées).

Petit exercice d'application : trouvez la voyelle manquante, en respectant l'harmonie vocalique...
kes_ (été) : a ou ä ?
_stävä (ami) : u ou y ?
y_ (nuit): o ou ö ?